
auteur : Erik Larson
éditeur : Le livre de poche
thèmes : Historique
pages : 648
parution : 2013
1933. Sollicité par le président Roosevelt, William E. Dodd accepte d’être le nouvel ambassadeur américain à Berlin. S’il n’est pas diplomate mais historien, il a un solide atout : il est germanophone. Lorsqu’il débarque en Allemagne en juillet, sa femme et ses enfants l’accompagnent. Sa fille, Martha, 24 ans, succombe vite aux charmes du nazisme et plus particulièrement à ceux de Rudolf Diels, le chef de la Gestapo. Au fil des mois, les yeux de W. E. Dodd se dessillent. Il tente d’alerter le département d’Etat américain sur la vraie nature du régime. En vain. Martha, elle, s’éprend d’un espion russe, qui la convainc de mettre ses charmes et ses talents au service de l’Union soviétique.

De quoi ça parle :
Comment ça nous est raconté:
Ce que j’en pense :
Je me suis toujours demandé comment les pays étrangers avaient réagi devant la montée du nazisme. Pourquoi n’ont-ils pas étouffé dans l’œuf cette menace ? Ne l’ont-ils pas vu venir ? Toutes mes interrogations ont été éclairées dans cet ouvrage. Le lecteur assiste à la crainte des pays de recommencer une guerre qui soit encore plus meurtrière que la première. Ils font tout pour préserver la paix. Ce qui va finalement laisser aux Allemands le temps de se préparer pour une nouvelle guerre mondiale.
Le lecteur suit en majorité William Dodd et sa fille Martha Dodd. J’ai beaucoup aimé suivre Martha car c’est chez elle que l’on voit le plus l’évolution de son avis à propos de l’Allemagne nazie. Au début du livre, elle est séduite par ce régime et ses dirigeants. Elle se lie fortement à plusieurs dignitaires nazis. Elle refuse de croire à toutes ces rumeurs qui circulent. Pas à pas le lecteur observe le changement de son point de vue.
Plus de 600 pages d’histoire pourraient paraître long pour certains. Cependant Erik Larson arrive à captiver son lecteur du début jusqu’à la fin grâce à cette histoire méconnue du grand public.
» Pour elle, cependant, la perspective de l’aventure qui les attendait balaya bientôt tout sentiment d’inquiétude. Elle savait peu de chose de la politique internationale et, de son propre aveu, ne se rendait pas compte de la gravité de ce qui se jouait en Allemagne. Elle voyait en Hitler « un clown qui ressemblait à Charlie Chaplin ». Comme beaucoup d’autres à l’époque, aux États-Unis et ailleurs dans le monde, elle ne pouvait imaginer qu’il resterait longtemps en place ni le prendre au sérieux. S’agissant de la situation des Juifs, elle était partagée. Inscrite à l’Université de Chicago, elle avait connu « la propagande subtile et sous-jacente parmi les étudiants en première année » qui prônait l’hostilité à l’égard des Juifs. Martha constata « que même beaucoup de professeurs supportaient mal l’intelligence brillante de certains de leurs collègues ou étudiants juifs ». Elle précise pour elle-même : « J’étais légèrement antisémite en ce sens : j’acceptais l’idée que les Juifs n’étaient pas aussi séduisants physiquement que les gentils et étaient socialement moins intéressants. » Elle adhérait également au cliché selon lequel si les Juifs étaient généralement brillants, ils étalaient leurs richesses et se mettaient trop en avant. En cela, elle reflétait l’opinion d’une proportion surprenante d’Américains, comme ce fut noté dans les années 1930 par des professionnels de l’art naissant des sondages. »
Note :
- originalité 80%
- personnages 90%
- histoire 100%
- écriture 90%
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